7. Regard vers l’avenir

Qu’est-ce qui a changé depuis la mise en vigueur de la LFCo? Comment se présente l’avenir des UP en Suisse? Quelle fonction l’AUPS a-t-elle en la matière? Trois questions à Christoph Reichenau, président de l’Association.[1]

Qu’est-ce qui a changé pour l’AUPS depuis la mise en vigueur le 1erjanvier 2017 de la loi sur la formation continue? 

On a pris conscience de l’existence de l’AUPS et des UP. Avec leurs deux domaines cardinaux des connaissances générales et des compétences de base. Les connaissances culturelles et scientifiques générales apportent dans le paysage de la formation continue une qualité qui n’existerait pas sans elles. L’engagement des UP en faveur des compétences de base tourne autour, par exemple, de l’écriture, de la lecture, de capacités de base en TIC, des mathématiques. Le soutien fédéral ne concerne que cet élément. En paroles, on a donc beaucoup de bonne volonté pour la culture générale, mais financièrement il n’y en a que pour les compétences de base. L’AUPS reçoit actuellement 204 000 francs de subvention par année (voir texte précédent). Elle exécute pour cela des tâches fixées dans une convention de prestations. Pour la période 2017-2020, il s’agit par exemple, à côté de la formation continue interne à l’intention du corps enseignant et du personnel administratif des UP, de la réalisation d’un projet pilote pour l’activité formatrice d’ambassadeurs de la formation allant au-devant du public-cible, de l’élaboration d’un rapport sur l’avenir de la formation de base et d’une recherche sur les besoins en formation des personnes de 65 ans et plus. Une partie de ces tâches est réalisée en collaboration avec des UP.

Les UP ont une orientation humaniste. Le marché veut des compétences, l’offre en formation continue fonctionne selon les principes du marché. Comment les UP affrontent-elles ces différences?

Les UP fournissent une prestation qui semble de plus en plus exposée, mais qui correspond à l’idée très vraie de la formation des adultes – une expression qui a presque disparu, tout étant désormais «formation continue». Nous garantissons le savoir sans objectif précis. Nous nous concentrons sur l’envie qu’ont les gens de mieux comprendre quelque chose, de pénétrer des faits ou un domaine spécialisé, ou de les comprendre par pur plaisir. Tout savoir ne doit pas nécessairement servir directement à réaliser quelque chose de professionnel ou extra-professionnel.

 

 

 

Toutefois, plus une UP est grande, et plus elle a intérêt à développer, dans le domaine des compétences de base, des prestations à l’intention de la société. Ces compétences de base ne se limitent pas à l’écriture, à la lecture, aux TIC et aux mathématiques, elles s’étendent également à la communication sous toutes les formes imaginables. Ici, les concurrents peuvent devenir des partenaires.

Quelles fonctions l’AUPS a-t-elle de nos jours – et aura-t-elle à l’avenir?

L’Association doit agir en fiduciaire pour toutes les UP. Ceci vaut également pour les UP situées dans des cantons où, du point de vue financier, une UP n’a plus d’avenir. Les UP doivent, avec notre soutien, être en mesure de faire un travail de bonne qualité. Nous discutons en ce moment de la manière dont nous voulons assurer et certifier la qualité. Cela peut se faire au moyen d’un label reconnu ou d’un label AUPS. Il ne s’agit pas ici d’argent, mais de qualité.

Au niveau national, nous devons essayer de garantir l’individualité des besoins en compétences de base. Cela signifie que ce ne sont pas les personnes qui doivent s’adapter aux cours, mais les cours aux personnes. Il faut commencer par définir des objectifs de concert avec les personnes intéressées, et à la fin établir un plan de formation. L’idéal serait que ce plan puisse être réalisé dans des UP, mais il pourrait aussi éventuellement l’être autre part. Dans le domaine des compétences de base, l’important est donc pour nous le principe «Abandonnons la norme, choisissons l’individualité.»

Dans le domaine des connaissances culturelles générales, nos membres continueront à utiliser les formats éducatifs habituels. Étonnamment, nous trouvons toujours de bonnes personnes disposées à y travailler même pour un salaire modeste! Dans une UP, à condition bien sûr d’avoir un minimum de capacité méthodologique, chacun peut venir avec sa passion, avec ses idées. C’est la raison pour laquelle la discussion sur la qualité est d’une importance cardinale. Les nombreux spécialistes inconnus trouvent ainsi dans les UP, eux aussi, une plateforme de médiation culturelle.

 

Note

[1] Entretien avec Christoph Reichenau sur le présent et l’avenir de l’AUPS, 2 mai 2018.

Christoph Reichenau, président de l’AUPS depuis 2013