Compétences de base
Le terme d’illettrisme décrit un phénomène complexe, en lien direct avec l’évolution de notre société et les normes sociales. Il est employé sous deux angles différents: le premier nomme un phénomène de société, et le second décrit la situation particulière d’une personne concernée. Les causes et les conséquences de ce phé- nomène se situent à ces deux niveaux. De ce fait, les mesures doivent être prises sur tous les fronts.
Réalités sociales
La lecture et l’écriture sont parmi les capacités les plus complexes qu’une personne acquiert au cours de sa vie. Le processus d’apprentissage dure plusieurs années et n’est jamais réellement terminé. En effet, on peut maîtriser la lecture et l’écriture à des degrés divers. Apprendre à lire et à écrire demande beaucoup d’entraînement, une grande motivation et de l’endurance. Tout le monde n’a pas, ou n’a pas eu du- rant l’enfance, la chance d’acquérir ces compétences avec suffisamment d’assurance. Si l’on n’y fait pas régulièrement appel et qu’on ne les développe pas, il se peut qu’on les oublie.
Les exigences accrues
Avec l’arrivée des nouvelles technologies de l’information et de la communication il devient de plus en plus difficile de faire face aux exigences requises. Aujourd’hui, nous devons pouvoir maîtriser l’écriture manuscrite et le clavier. Il nous faut en toute occasion remplir des talons d’inscription ou écrire des rapports. Nous devons savoir employer des appareils de toutes sortes. Notre langage s’est enrichi d’innombrables mots provenant de langues étrangères. Nous pourrions trouver quanti- té d’autres exemples. Celui qui n’est pas entré dans la course dès le départ, reste souvent à la traîne. Les structures tradi- tionnelles de l’école primaire ne permet- tent plus de satisfaire à toutes ces exi- gences. D’un point de vue général, les adultes lisent et écrivent actuellement aus- si bien, sinon mieux, qu’il y a quelques années. C’est notre société qui devient de plus en plus exigeante.
Attentes considérables
La lecture et l’écriture sont considérées comme des techniques culturelles symboli- sant le progrès social et le bien-être éco- nomique. Nous n’avons plus conscience de la difficulté du processus d’apprentissage. C’est pourquoi la pression des attentes qui pèsent sur chaque membre de la société est très forte : on tolère à peine les fautes d’orthographe.
En Suisse
Ce sont environ 800 000 adultes en âge de travailler (16 à 65 ans) qui n’atteignent que le 1er niveau de com- pétences dans la lecture de textes suivis.